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1. Ils sont si bien élevés les gosses qui meurent de faim

Ils sont si bien élevés, les gosses qui meurent de faim :
Ils ne parlent pas la bouche pleine,
Ils ne gâchent pas leur pain,
Ils ne jouent pas avec la mie pour en faire des boulettes,
Ne font pas des petits tas au bord de leur assiette,
Ne font pas des caprices, ne disent pas : "J'aime pas ça !"
Ne font pas la grimace quand on enlève un plat.
Eux, ils ne trépignent pas pour avoir des bonbons,
Ils ne donnent pas aux chiens le gras de leur jambon,
Ne courent pas dans vos jambes, ne grimpent pas partout…
Ils ont le cœur si lourd, et le corps si faible, qu'ils vivent à genoux…
Pour avoir leur repas, ils attendent sagement…
Ils pleurent quelquefois, quand ça dure trop longtemps…
Non, non, rassurez-vous, ils ne vont pas crier :
Ces petits-là, ils sont si biens élevés…
Ils pleurent sans bruit, on ne les entend pas,
Ils sont si petits qu'on ne les voit même pas…
Ils savent qu'ils ne peuvent rien attendre de leur mère et de leur père.
Ils cherchent stoïquement leur riz dans la poussière,
Mais ils ferment les yeux quand l'estomac se tord,
Quand la douleur atroce irradie tout leur corps.
Non, non, soyez tranquilles, ils ne vont pas crier,
Ils n'en n'ont plus la force :
Seuls leurs yeux peuvent parler…
Ils vont croiser leurs bras sur leur ventre gonflé,
Ils vont prendre la pose pour faire un bon cliché…
Ils mourront doucement, sans bruit, sans déranger…
Ces petits enfants-là…
Ils sont si bien élevés.
Oui, ils sont si bien élevés les gosses qui meurent de faim.

François Devillet

 

2.

Une trace de pas

Une nuit, un homme fit un songe.
Il rêva qu'il marchait en compagnie de Jésus, sur la rive.
A chaque scène, il remarquait une double trace de pas dans le sable, la sienne et celle de Jésus.
Quand la dernière image s'effaça, il repensa aux traces de pas et s'aperçut qu'à diverses reprises, le long du sentier, il n'y avait qu'une empreinte de pas dans le sable.
Il se rendit compte que cela correspondait aux moments les plus sombres et les plus tristes de sa vie.
Il s'adressa à Jésus : "Seigneur, dit-il, tu avais dit que tu m'accompagnerais tout le long de la route.
Mais je constate qu'aux heures les plus pénibles de ma vie, je ne puis voir qu'une seule série d'empreintes sur le sable.
Je ne comprends pas qu'au moment Où j'avais le plus besoin de toi,
Tu m'aies délaissé." Jésus répondit : "Mon enfant, je t'aime et je ne saurais t'abandonner.
Aux jours d'épreuves et de souffrances, quand tu ne vois qu'une trace de pas, c'est qu'alors je te portais."

Margaret Fishback Powers

 

3.

LA PURETE DU COEUR

Sais-tu ce qu'est la pureté du cœur ? Tourne ton regard vers Dieu. Admire-le. Réjouis-toi de ce qu'il est, lui, toute sainteté. Rends-lui grâces à cause de lui-même. C'est cela même avoir le cœur pur. Et quand tu es ainsi tourné vers Dieu, ne fais surtout aucun retour sur toi-même. Ne te demande pas où tu en es avec Dieu. La tristesse de ne pas être parfait et de se découvrir pécheur est encore un sentiment humain, trop humain. Il faut élever ton cœur plus haut, beaucoup plus haut. Il y a Dieu, l'immensité de Dieu et son inaltérable splendeur. Le cœur pur est celui qui ne cesse d'adorer le Seigneur vivant et vrai. Il prend un intérêt profond à la vie même de Dieu et il est capable, au milieu de toutes ses misères, de vibrer à l'éternelle innocence et à l'éternelle joie de Dieu. Un tel cœur est à la fois dérouillé et comblé. Il lui suffit que Dieu soit Dieu. En cela même, il trouve toute sa paix, tout son plaisir. Et Dieu lui-même est alors toute sa sainteté. Car si Dieu réclame notre effort et notre fidélité, la sainteté n'est pas un accomplissement de soi, ni une plénitude que l'on se donne. Elle est d'abord un vide que l'on se découvre et que l'on accepte et que Dieu vient remplir dans la mesure où l'on s'ouvre à sa plénitude. Notre néant, s'il est accepté devient l'espace libre où Dieu peut encore créer. Le Seigneur ne laisse ravir sa gloire par personne. Il est le Seigneur, l'Unique, le seul Saint. Mais il prend le pauvre par la main, il le tire de sa boue et le fait asseoir parmi les princes de son peuple afin qu'il voie sa gloire. Dieu devient alors l'azur de son âme. Contempler la gloire de Dieu, découvrir que Dieu est Dieu, éternellement Dieu, au-delà de ce que nous sommes ou pouvons être, se réjouir à plein de ce qu'il est, s'extasier devant son éternelle jeunesse et lui rendre grâces à cause de lui-même, à cause d'indéfectible miséricorde, telle est l'exigence la plus profonde de cet amour que l'Esprit du Seigneur ne cesse de répondre en nos cœurs. C'est cela avoir le cœur pur. Mais cette pureté ne s'obtenir pas à la force des poignets et en se tendant. Il faut simplement ne rien garder de soi-même. Tout balayer. Même cette perception aiguë de notre détresse. Faire place nette. Accepter d'être pauvre. Renoncer à tout ce qui est pesant, même au poids de nos fautes. Ne plus avoir que la gloire du Seigneur et s'en laisser irradier. Dieu est, cela suffit. Le cœur devient alors léger. Il ne se sent plus lui-même, comme l'alouette enivrée d'espace et d'azur. Il a abandonné tout souci, toute inquiétude. Son désir de perfection s'est changé en un simple et pur vouloir de Dieu.

E. LECLERC (Sagesse d'un pauvre)

 

4.

Si du premier coup

Si du premier coup tu sais reconnaître l'oiseau qui chante au matin, Tant mieux !
Si du premier coup tu sais reconnaître l'étoile qui se lève dans la nuit, Tant mieux !
Si du premier coup tu sais déchiffrer le message qu'on t'envoie en sémaphore, Tant mieux !
Si du premier coup, tu sais suivre la piste la plus ardue à la trace Tant mieux !
Mais si tu n'as pas la joie dans ton cœur dès le matin, À quoi bon tout cela ?
Si tu veux la joie : ouvre tes yeux, ouvre ton cœur.
Et tu sauras que tu n'es pas seul qu'il est Quelqu'un présent dans ta vie, Qui t'accompagne pas à pas sur tes chemins...
Ta joie, sera joie de vivre, joie d'être aimé, joie d'aimer, Tu brûleras de partager cette joie, de la donner.
Ta joie sera la force d'aimer, La joie de servir !

 

5.

Testament "spirituel" du Père Christian-Marie de Chergé (moine cistercien, martyr en Algérie)

Quand un A-DIEU s'envisage...

S'il m'arrivait un jour -et çà pourrait être aujourd'hui - d'être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j'aimerais que ma communauté, mon Eglise, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays.
Qu'ils acceptent que le Maître Unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal.
Qu'ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d'une telle offrande ?
Qu'ils sachent associer cette mort à tant d'autres aussi violentes laissées dans l'indifférence de l'anonymat.
Ma vie n'a pas plus de prix qu'une autre.
Elle n'en a pas moins non plus.
En tout cas, elle n'a pas l'innocence de l'enfance.
J'ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.
J'aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m'aurait atteint.
Je ne saurais souhaiter une telle mort.
Il me parait important de le professer.
Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j'aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.
C'est trop cher payé ce qu'on appellera, peut-être, la "grâce du martyre" que de la devoir à un Algérien, quel qu'il soit, surtout s'il dit agir en fidélité à ce qu'il croit être l'Islam. Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement.
Je sais aussi les caricatures de l'Islam qu'encourage un certain islamisme.
Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.
L'Algérie et l'Islam, pour moi, c'est autre chose, c'est un corps et une âme.
Je l'ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j'en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l'Evangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Eglise, précisément en Algérie, et, déjà, dans le respect des croyants musulmans.
Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste : "qu'il dise maintenant ce qu'il en pense !".
Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.
Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui
Ses enfants de l'Islam tels qu'Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion, investis par le Don de l'Esprit dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.
Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur, je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière pour cette JOIE-Ià, envers et malgré tout.
Dans ce MERCI OÙ tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui, et vous, ô amis d'ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis !
Et toi aussi, l'ami de la dernière minute, qui n'aura pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet "A-DIEU" en-visagé de toi.
Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux.
AMEN.

Alger, 1er décembre 1993 Tibhirine, 1er janvier 1994

 

6.

Prenez le temps de jouer, c'est le secret de l'éternelle jeunesse ;
Prenez le temps de lire, c'est la source du savoir ;
Prenez le temps d'aimer et d'être aimé, c'est une grâce de Dieu ;
Prenez le temps de vous faire des amis, c'est la voie du bonheur ;
Prenez le temps de rire, c'est la musique de l'âme ;
Prenez le temps de penser, c'est la source de l'action ;
Prenez le temps de donner, la vie est trop courte pour être égoïste ;
Prenez le temps de travailler, c'est le prix du succès ;
Prenez le temps de prier, c'est votre force sur la terre.

 

7.

Au bout de la route, il n'y a pas la route mais le terme d'un pèlerinage.
Au bout de l'ascension, il n'y a pas l'ascension mais le sommet.
Au bout de la nuit, il n'y a pas la nuit mais l'aurore.
Au bout de l'hiver, il n'y a pas l'hiver mais le printemps.
Au bout de la mort, il n'y a pas la mort mais la vie.
Au bout du désespoir, il n'y a pas le désespoir mais l'espérance.
Au bout de l'humanité, il n'y a pas l'homme mais l'homme - Dieu.
Au bout de l'Avent, il n'y a pas l'Avent mais Noël.

Joseph FOLLIET

 

8.

Admire et fais tiennes toutes les beautés du monde éparses autour de toi.
Tâchant maladroitement de les traduire en pages imparfaites,
Fais - les monter en humble hommage jusqu'à ton Dieu.
Suis la piste tortueuse ou droite que Dieu t'as tracée mais ne quitte pas,
Quelle que soit, cette voie qui est tienne.

Lorsque, devant la mer, le désert ou une nuit lourde d'étoiles, on sent son cœur tout gonflé d'amour inachevé, il est doux de penser que nous trouverons dans l'au - delà quelque chose de plus beau, de plus vaste, quelque chose à l'échelle de notre âme et qui comblera cet immense désir de bonheur qui est notre souffrance et notre grandeur d'homme.

Guy de Larigaudie, Etoile au grand Large



9. Marcher en présence de Dieu

Efforcez-vous de marcher en présence de Dieu, de voir en Dieu en tous ceux que vous rencontrez, de vivre durant toute la journée votre méditation du matin. Spécialement dans les rues, rayonnez de la joie de vivre avec Dieu, d'être à lui. C'est pourquoi, dans les bidonvilles et à votre travail, gardez ce silence que Jésus a gardé pendant trente années à Nazareth, et qu'il garde encore toujours, dans le tabernacle, intercédant pour nous. Priez comme le fit Marie, car elle a tout gardé dans son cœur, par la prière et la méditation, et elle continue toujours, en étant la médiatrice de toutes les grâces. L'enseignement du Christ est si simple que même un petit enfant peut le balbutier, Les apôtres dirent : "Apprends-nous à prier". Et Jésus répondit : "Lorsque vous priez, dites: Notre Père..."

Mère Teresa




10. Risquer sa vie !

Seigneur, je voudrais être de ceux qui risque leur vie.
Seigneur, vous qui êtes né au hasard d'un voyage et mort comme un malfaiteur, après avoir couru sans argent toutes les routes, celles de l'exil, celles des pèlerinages et celles des prédications itinérantes.
Tirez-moi de mon égoïsme et de mon confort.
Que, marqué de votre Croix, je n'ai pas peur de la vie rude et dangereuse où l'on risque sa vie.
Mais, Seigneur, au-delà de toutes les aventures plus ou moins sportives, au-delà de tous ces risques d'une vie engagée dans l'action, la belle aventure ou vous m'appelez.
J'ai à engager ma vie, Seigneur, sur votre parole.
Les autres peuvent bien être sages, Vous m'avez dit qu'il fallait être fou.
D'autres croient à l'ordre, Vous m'avez dit de croire à l'Amour.
D'autres pensent qu'il faut conserver, Vous m'avez dit de donner.
D'autres installent, Vous m'avez dit de marchez et d'être prêt à la joie et à la souffrance, aux échecs et aux réussites, de ne pas mettre ma confiance en moi mais en Vous, de jouer le jeu chrétien sans me soucier des conséquences et finalement de risquer ma vie, en comptant sur Votre Amour.